Atelier de création et d'édition d'objets
Dessin à l'encre de chine sur papier chiffon. Josiane Lépée
Le langage énergie :
Le "langage énergie" est un terme énonçant l’idée qu’il existe un langage propre aux énergies, possédant vocabulaire et grammaire, circulant à l’intérieur de notre corps et dans tout l'univers, avec des échanges et des mouvements infinis.
Ce langage pourrait être notre langue commune. En apprenant à la connaître c’est un monde que nous pourrions visiter, un nouveau paysage commençant à l’intérieur de nous pour ensuite s’étendre à l’extérieur de nous... nourrissant comme un nouveau monde.
- Première idée : Nous sommes "énergie" avant d'être corps ou matière. Nous avons la capacité de ressentir autour de nous les énergies qui circulent et vibrent, grâce à nos cinq sens et à différents niveaux de perceptions. Toutes ces informations complexes nous pouvons les intégrer et ensuite les faire circuler.
En avoir conscience permet de se repérer, de les nommer, de dialoguer et d'échanger. Sans conscience réelle de leur existence, nous nous perdons, comme un être errant, étranger à la langue du pays qu'il traverse.
Beaucoup de traditions, chamanique, bouddhiste, ayurvédique, taôiste, religieuse ou païennes parlent de ce "langage énergie"avec leurs codes, leur principes, leurs règles. Notre société contemporaine, capitaliste s'est décalée de tout cela. Elle s'est construite peu à peu un monde extérieur à elle même comme séparé de son monde intérieur. Comme si le monde sensible, invisible (intérieur) ne pouvait plus parler au monde réel,matière (extérieur).
- Deuxième idée : L’énergie est mouvement. Toute chose statique, définie, statufiée, pétrifiée disparait dans ce langage. Imaginez un instant la terre s’arrêter de tourner, le soleil ne plus briller, les courants ne plus circuler. Dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand, le mouvement est. La mort faisant partie intégrante de ce mouvement, vouée à une transformation, une nouveauté, comme le printemps qui naît de l’hiver.
Du mouvement naît le symbole ying-yang, éléments bi-polaires en balance créant équilibre et déséquilibre propre à toute énergie. De ces deux opposés le mouvement est. Créant une synergie, un vortex, un mouvement descendant et ascendant, expansif et concentré dans l'infiniment petit et l'infiniment grand. C’est parce qu’il y a deux pôles noir/blanc, masculin/féminin, lune/soleil, haut/bas, aigu/grave que la notion d'entre-deux peut exister.
Imaginons la balance, celle de la justice entre la vérité et le mensonge, le coupable et l’innocent . Le langage énergie se situera au milieu de la balance, entre les deux pôles. La société va définir un coupable et un innocent alors que le langage énergie cherchera l’équilibre. Cet équilibre est comme une recherche profonde en soi invitant à aller visiter dans les deux polarités les parts cachées qui pourront être remisent en lumière.
Avoir conscience que l’un ne peut être sans l’autre apporte peu à peu un nouveau regard. Le beau n’existe que parce qu’il y a le laid. Le riche n’existe que parce qu’il y a le pauvre. Regarder entre les deux, permet de les présenter l’un à l’autre.
Vous imaginez un instant la richesse rencontrer la pauvreté dans le but de trouver un équilibre, en étant conscient de ne pas rester chacun dans sa caste mais au contraire d’être ni riche, ni pauvre. Bon vous allez me dire il y a encore un peu de travail. Oui certainement. Cependant il existe des lieux aujourd'hui qui prennent beaucoup de sens et qui s'étendent en Europe et ailleurs. Ils se nomment les «tiers lieux». Définition du tiers lieux : lieu hybride entre l’espace public et l’espace privé.
Lieu où les opposés peuvent se rencontrer. Lieu entre deux, comme une balance.
Alors est ce que « le langage énergie » serait d’actualité dans nos sociétés capitalistes en pleine transformation ?
- Troisième idée : Ce qui est à l’extérieur de soi est a l’intérieur de soi. Oui ce que je vois et ressens à l’extérieur, arbres, plantes, océan, ville, ciel, terre, mer, animaux, êtres humain est à l’intérieur de moi.
Comment comprendre que toutes les références de ce que je vois, de ce que je vis soit aussi à l’intérieur de moi ?
Le monde extérieur est à l’intérieur de moi. Les rêves, lorsque je me réveille le matin me le rappellent. Les peuples « racines », proche de traditions animistes, vont à travers des cérémonies et initiations, reconnaître leurs entités spirituelles, plante, animal, paysage. Ils vont mettre en lumière leur pouvoir intérieur, aller le chercher à travers les racines de ce monde et les chanter, les danser pour affirmer être ce monde avec toute sa puissance (inter-relation intérieur / extérieur). Cette grande beauté et actuellement aussi cette grande saleté (!) sont partie intégrante de nous même.
- Quatrième idée : Le temps est un espace... Il se situe géographiquement dans notre monde intérieur. Nous pouvons le visiter en énergie, qu’il soit passé, présent ou futur. Étrange voyage, peut être inimaginable pour le terrien capitaliste que nous sommes. Pourtant nous connaissons tou.s.tes ce principe avec une bonne dose d’inconscience certainement. Se rappeler d'un souvenir, c’est déjà voyager dans cet espace temps.
Ré-écrire notre temps, à la rencontre de notre être individuel complet, cheminant vers des interconnections initiatiques qui nous réveillerons à nous même.
K. G. Jung parlera de synchronicités, ces moments magiques qui nous permettent de nous transporter spatialement à la rencontre de soi, au milieu de notre cosmogonie collective.
Josiane Lépée.
©2021 sept